Debut du projet Kilimo au Kenya, pour une agriculture améliorant le stockage de carbone
En janvier, l’application mobile FieldSim®, qui fournit à présent des conseils agroécologiques pour le projet KILIMO, a été déployée pour la première fois dans le comté de Vihiga, au Kenya. Fieldsim® est une application conçue par la société eTumba qui vise à accompagner les agriculteurs. Les indicateurs du modèle ITK Cropwin ont été intégrés à l’application. Ces indicateurs simulent les effets des pratiques culturales sur la croissance des cultures annuelles et sur le stockage de carbone dans le sol. Au cours de cette première campagne de recensement, plus de 300 agriculteurs ont été suivis par les techniciens agricoles du gouvernement Kenyan via l’application. Les conseils personnalisés envoyés par SMS aux agriculteurs ont pour objectif de :
Augmenter les rendements du maïs et ainsi augmenter l’autosuffisance économique des petits agriculteurs kenyans
Les modèles agronomiques génèreront des recommandations adaptées à l’échelle de la parcelle qui seront transmises par SMS aux producteurs. Ces conseils leurs permettront de monter en compétences agronomiques et de sécuriser leurs rendements futurs. Les revenus supplémentaires pourront être utilisés pour acheter des semences certifiées et des engrais adaptés.
Améliorer la santé des sols
L’optimisation des pratiques agricoles et des apports d’azote protège le sol de l’érosion et des pertes de nutriments par lessivage. Les cultures implantées sur un sol sain résisteront mieux aux événements climatiques extrêmes.
Augmenter la séquestration du carbone
La simulation de la quantité de carbone stockée ou déstockée durant un cycle cultural permettra d’adapter les pratiques agricoles pour maximiser l’enfouissement du carbone. Un sol riche en matière organique améliore sa structure, et donc améliore sa résilience et productivité. Le projet KILIMO contribue ainsi à la réduction des gaz à effet de serre et à la lutte contre le changement climatique.
Kilimo, permet a la fois la securisation du rendement et le pilotage prévisionnel du stockage de carbone dans les champs de maïs au Kenya
James Matika, technicien agricole pour le sous-comté d’Emuhaya (Vihiga, Kenya)
En tant que techniciens agricoles, James Matika et ses homologues travaillent pour le département de l’Agriculture du comté de Vihiga afin de former les communautés agricoles aux innovations et aux nouvelles compétences numériques pour optimiser leurs productions.« Nous avions l’habitude de créer des calendriers de culture pour collecter des informations sur les périodes de semis et de récolte à travers le comté afin de fournir des recommandations aux agriculteurs, mais cela prenait trop de temps », indique James Matika.
Recueillir les informations et communiquer auprès des agriculteurs à temps sont des enjeux majeurs auxquels sont confrontés les techniciens du comté de Vihiga. La numérisation des informations des agriculteurs et leurs productions permettra de gagner du temps. « L’application nous aidera à mettre en place des méthodes de conduite personnalisées tout en atteignant un plus grand nombre d’agriculteurs plus efficacement », précise James
« Pour la première fois, les agriculteurs connaitront la superficie de leurs parcelles. »
En ce début d’année, James Matika et une dizaine de techniciens ont fait le tour pour sdes petits producteurs du Vihiga. Avec l’application FieldSim® installée sur leur tablette, ils ont pu recruter plus de 300 agriculteurs en seulement trois jours et enregistrer les informations les concernant. Ils ont collecté des données générales, telles que le nom et le genre, mais surtout un numéro de téléphone. « Cela facilitera grandement la communication chacun de nous suit généralement environ 1 000 agriculteurs en cours de saison. », explique James Matika.
L’application a été conçue pour aider les techniciens à envoyer de manière automatisée des recommandations sur les interventions agricoles. Celles-ci sont envoyées directement sur le téléphone de l’agriculteur via des messages texte ou audio.
« Il sera plus facile d’atteindre les agriculteurs et de leur fournir des recommandations au bon moment pendant la saison. »
Un premier pas vers une agriculture plus productive et durable
En activant le signal GPS et en parcourant les parcelles de maïs avec leur tablette, les techniciens ont pu détourer des parcelles directement dans l’application. « Pour la première fois, les agriculteurs connaitront la superficie de leurs parcelles. Cela leur permettra d’ajuster la quantité d’engrais azoté dont ils ont réellement besoin ». C’est un grand changement de mentalité. Les agriculteurs et les techniciens seront en mesure de penser les apports d’engrais en termes de kilogramme par unité de surface et plus simplement en kilogramme. Il s’agit d’un premier pas vers l’optimisation des intrants et la protection de l’environnement.
L’application FieldSim® fournit également une prévision météo à 5 jours. « Comme la pluie vient de l’ouest, il peut y avoir quelques semaines de différence dans les dates de semis entre les secteurs est et ouest. Avec un accès aux prévisions météo par localité, je pourrai donner des conseils personnalisés, par exemple sur les fenêtres de semis ou de récolte adaptées à chaque parcelle ».
James Matika prévoit également d’organiser une formation spécifique pour les producteurs désireux de changer leurs pratiques agricoles. « Grâce au système de cartographie présent sur l’application FieldSim®, nous pourrons réaliser des regroupements d’agriculteurs et identifier un leader pour chacun ». En formant ces leaders, James Matika espère que les nouvelles pratiques favorables à la productivité et a la santé des sols seront vite répandues à grande échelle.
C’est certainement un excellent départ pour le projet Kilimo, qui aidera non seulement les petits agriculteurs à améliorer leurs rendements, mais contribuera également à la protection de l’environnement et du climat grâce a des pratiques agronomiques adaptées.